L’alcool est toujours un sujet controversé. Apprécié pour mettre un peu plus de « fun » lors de moments spéciaux, il est aussi rejeté pour ses abus. Alors quand franchit-on la limite et devient-on alcoolique ? Quels sont les traitements contre l’alcoolisme ? OA fait le point avec vous.
On vous a déjà parler du workaholism mais ce n’est pas la même chose ! Il en existe plusieurs sortes, plusieurs types et chacun trouve la boisson qui lui convient pour le moment opportun. Bière, vin, sirupeux, liqueur, … La liste n’en finit plus. Si l’alcool, ce doux nectar, peut être consommé de façon festive (Sexe Drogue et Rock&Roll !), il peut vite devenir une prison et se transformer en alcoolisme chronique. Mais à quel moment devient-on vraiment alcoolique ? Et que faire pour s’en sortir ?
Des chiffres en régression…
La consommation excessive d’alcool est un phénomène courant à travers le monde et plus particulièrement en Europe. La dépendance à l’alcool est l’une des maladies mentales les plus communes en Europe avec plus de 14 millions d’européens dépendants.
Le coût total de la dépendance en Europe a été estimé à 58 milliards d’euros.
En Europe, le taux moyen de diagnostic d’abus ou de dépendance à l’alcool est de 15% mais très peu de ces patients sont traités. L’écart de traitement médian d’abus ou de dépendance à l’alcool est de 92% en Europe, ce qui signifie que seuls 8% des patients sont traités.
Les ventes annuelles d’alcool pur en France diminuent régulièrement depuis plus de cinquante ans, baisse presque entièrement attribuable à la diminution de la consommation de vin. Les résultats des enquêtes déclaratives menées depuis vingt ans confirment cette évolution.
La part des 15-75 ans consommant de l’alcool quotidiennement (presque exclusivement du vin) est passée de 24% en 1992 à moins de 10% en 2014. Toutefois les consommations estimées par les données de vente étaient 2,7 fois supérieures aux consommations déclarées en 2005.
Si elle n’occupe plus la tête du classement européen comme cela a longtemps été le cas, la France demeure néanmoins dans le groupe des pays les plus consommateurs, dans un contexte où les niveaux et modes de consommation se sont sensiblement rapprochés d’un pays à l’autre.
… Mais qui augmentent chez les femmes
Parallèlement à cette diminution de la consommation quotidienne, d’autres comportements se font jour, à l’image de l’évolution à la hausse des API et des ivresses, en particulier entre 2005 et 2010. Relativement à 2010, les API au cours de l’année ont à nouveau augmenté, de même que les ivresses répétées et régulières, alors que la proportion de personnes déclarant une ivresse dans l’année est restée stable.
Ces augmentations concernent principalement les femmes, prolongeant la tendance au rapprochement des comportements d’alcoolisation ponctuelle entre hommes et femmes, déjà observée dans l’ensemble de la population comme parmi les adolescents et les jeunes adultes.
Alcoolisme : tendance ou vraie pathologie ?
La dépendance à l’alcool est une maladie du cerveau, caractérisée par des dysfonctionnements de la structure cérébrale, de la neurochimie et du comportement. Voilà, c’est posé, c’est clair. La dépendance à l’alcool est une pathologie médicale et comportementale, avec un risque élevé d’évolution chronique, récurrente et évolutive.
L’alcool est toxique, pour la majorité des organes du corps humain.
Le niveau de consommation est fortement corrélé au risque d’une morbidité ou mortalité à long terme. L’alcool est le facteur causal d’une soixantaine de maladies et de lésions. Une consommation excessive d’alcool est aussi associée à un coût élevé pour la société, dû aux conséquences de la violence induite, de la perte de productivité et des dépenses de santé qu’elle engendre.
Autre point important, Les facteurs génétiques et environnementaux sont des facteurs importants dans l’initiation de la consommation d’alcool. La famille, l’entourage et la société conditionnent le niveau d’exposition au stress et à l’alcool.
La susceptibilité de développer une perte de contrôle de la consommation d’alcool est prédisposée génétiquement, les facteurs génétiques contribuent à environ 60% des risques de la maladie.
Le risque de dépendance à l’alcool augmente avec la consommation d’alcool. On estime que la consommation d’alcool est responsable de 20 à 50% des cirrhoses du foie, des épilepsies, des intoxications, des accidents de la route, de la violence et de différents types de cancer.
Les effets de l’alcoolisme sur la santé
Quand on boit de l’alcool, il est très rapidement absorbé (en 15 minutes si on est à jeun, une heure si on a mangé). Une petite quantité est d’abord absorbée au niveau de la muqueuse buccale et par l’œsophage. Le quart est absorbé par l’estomac et ce qui reste par l’intestin grêle.
Une fois dans la circulation sanguine, l’alcool gagne les organes les plus vascularisés, comme le cerveau. Les réflexes sont alors ralentis et la concentration diminuée. Différentes fonctions cérébrales sont perturbées : l’acuité visuelle diminue, le champ visuel se rétrécie, le temps de réaction augmente…
A long terme, la consommation chronique d’alcool dégrade la fonction de différents organes. C’est généralement le foie qui est le plus menacé puisque c’est cet organe qui est chargé d’éliminer l’alcool. Il y a un risque de cirrhose puis de cancer. D’autres cancers peuvent se développer et ce, tout le long du trajet de la boisson à travers l’organisme, de la langue jusqu’au rectum.
L’alcool augmente les risques de faire un infarctus, mais aussi de développer des maladies du système nerveux, des troubles du comportement et des dépressions.
Comment différencier une personne alcoolique d’un buveur un peu festif ?
Si on peut parfois tendance à faire quelques abus, cela ne veut pas dire pour autant que l’on est alcoolique. Cependant, si boire un verre commence à devenir une habitude, un rituel ou quelque chose dont vous avez besoin pour vous sentir bien, posez vous des questions.
Il existe l’alcoolique mondain, qui sort tous les soirs, et qui boit beaucoup tous les soirs. Si en soirée, la personne paraît brillante, cela change dès que les lumières s’éteignent. On commence ici à parler d’alcoolisme mais il peut être encore facile de s’en sortir
L’alcoolisme chronique comporte plusieurs caractéristiques.
L’une d’entre elles est souvent le désir non maitrisé de consommer de l’alcool. Les patients ressentent une réelle difficulté à contrôler leur consommation et continuent à boire malgré les conséquences nocives. Souvent, les patients qui s’abstiennent sont sujets à des symptômes de sevrage tels que des nausées, des sueurs et des tremblements.
Établir un diagnostic et mettre en place une prise en charge pour traiter l’alcoolisme
Si il y a une réelle envie de s’en sortir, commencez par aller voir votre médecin traitant. Il pourra ainsi établie un premier diagnostic et vous diriger vers le bon spécialiste le cas échéant. Ce dernier est basé sur des signes biologiques, comportementaux et des facteurs sociaux. Les informations données par la famille, les amis et les collègues de travail peuvent aussi être importants pour compléter ce dernier.
Vous suivrez ensuite un traitement pour la dépendance à l’alcool constitué d’une thérapie comportementale. Elle sera associée à un traitement médicamenteux, souvent prescrit par un psychiatre. En effet, seuls les professionnels de santé peuvent le faire.
L’abstinence et la réduction de la consommation sont deux objectifs à considérer comme faisant partie de la prise en charge globale des patients souffrant de dépendance à l’alcool.
Etre bien entouré par ses proches est aussi essentiel à la réussite du traitement. Car il y a toujours des risques de rechute, encore plus lorsque l’on est isolé. L’alcoolisme, bien qu’il soit une maladie, cache aussi une grande souffrance chez la personne touchée.
Quelques adresses utiles
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