La morphine entraîne une dépendance très rapidement dont il est parfois difficile de se défaire. Comment faire lorsque l’on a de la morphine prescrite pour des douleurs chroniques par exemple ?
La morphine, c’est quoi ?
La morphine est une molécule extraite de l’opium, qui possède des propriétés antalgiques (contre la douleur) très puissantes, qui peut entraîner une addiction.
Au début du XIXèm siècle, des recherches ont commencé à être menées autour de l’opium afin d’en faire des médicaments. C’est ainsi que la morphine a été découverte. Elle tire son nom de Morphée, le dieu grec du sommeil car les chercheurs ont rapidement identifié son effet sédatif. Elle est considérée comme un antalgique très puissant (classée pallier III) et considérée comme un stupéfiant. Dans cette classe, on retrouve également les dérivés opiacés de synthèse comme notamment l’héroïne.
On la trouve sous différentes formes : le sulfate de morphine sous forme de gélules et le chlorhydrate de morphine pour les solutions injectables.
Si l’usage de la morphine dans le cadre d’une prescription adéquate pour soulager la douleur n’entraine pas de dépendance, c’est son mésusage qui peut causer une addiction.
On considère actuellement que, contrairement aux idées reçues, la morphine n’entraîne pas de dépendance physique quand elle est prescrite de façon adéquate chez un patient douloureux. C’est une dépendance psychique et physique avec l’apparition d’un syndrome de sevrage aux opiacés en cas d’arrêt brutal
Quels effets ?
Pour comprendre les effets de la morphine il faut les étudier dans 2 situations bien distinctes : dans le cadre d’une prescription adaptée et dans celui d’un détournement d’usage lié à une toxicomanie.
Dans le cas d’une prescription, les effets se ressentiront sur la douleur avec notamment un apaisement. Le médecin cherchera la bonne dose pour soulager le patient sans laisser l’apparition des effets secondaires. En plus de l’effet de plénitude passager qui peut se faire sentir, les effets secondaires sont ceux que l’on trouva habituellement avec les opiacés : nausée, vomissement (en début de traitement) puis constipation, réduction des urines, trouble de la mémoire et de l’attention, somnolence. La morphine est également utilisée dans les soins palliatifs dans un objectif de confort de vie et de diminution de la douleur.
Dans un usage lié à une toxicomanie, c’est la sensation de plaisir intense qui sera recherchée. Ou la relaxation, l’apaisement, l’euphorie …
Une utilisation très rependue est le détournement de la morphine pour combler l’absence d’héroïne. La première est nettement moins chère que la seconde. De plus, la morphine est issue d’un circuit légal et conditionnée. Cela évite d’être mélangée à d’autres substances et impuretés toxiques.
Avec cet usage, le risque le plus grave est le surdosage qui va entraîner une dépression respiratoire ou une hypotension artérielle pouvant entrainer un coma avec arrêt cardio respiratoire voire la mort.
Pour éviter tout risque de surdosage, la prescription de morphine se fait toujours par paliers, ce qui permet également de minimiser les effets secondaires.
Reste un risque de dépendance physique et psychique qui peut intervenir rapidement après une consommation régulière allant de quelques jours à quelques semaines.
Traitement
Dans le cadre d’une prescription en tant qu’antalgique, il est important de limiter son usage dans le temps. C’est le médecin qui sera chargé de réévaluer régulièrement son indication et son effet sur la douleur. Cela amènera à réévaluer la dose prescrite.
Dans le cadre de douleurs, il est bien évidemment conseillé de traiter la cause de la douleur avant tout. Cela permettra de soulager la personne sur le long terme. Mais quand cela est impossible, la morphine peut être prescrite sur une très longue période… Voire à vie, avec une réévaluation régulière de la part du médecin.
Dans le cas d’une addiction, il va falloir procéder à un sevrage. Des médicaments sont alors prescrits pour lutter contre les différents symptômes de manque. En effet, à l’arrêt de la consommation (régulière), la personne va ressentir un syndrome de manque physique très intense. Le sevrage peut alors se faire en ambulatoire… Mais ce n’est pas la solution la plus simple compte tenu de l’intensité des symptômes du syndrome de manque accentués par l’anxiété et la solitude… Ou en milieu hospitalier pour une période d’une à deux semaines. La deuxième solution permet également de tenir le patient éloigné de son environnement habituel. En effet, ce dernier pourrait lui être nocif. Ainsi, il est encadrer avec un traitement adapté, un personnel bienveillant et un partage d’expérience avec les autres patients.
Un traitement qui se poursuit après le sevrage
Reste ensuite à maintenir l’abstinence après le sevrage. C’est à ce moment-là qu’un accompagnement psychologique est indispensable. Notamment pour lutter contre les envies de consommations qui persistent très longtemps. C’est cette phase qui est considérée comme la plus difficile pour le patient.
Enfin, pour éviter un arrêt brutal avec l’apparition du syndrome de manque, un traitement de substitution peut être prescrit (sous forme de comprimés). Les substances de substitution (méthadone et buprénorphine ) évitent le manque sans pour autant donner les effets psychotropes de la morphine.
Néanmoins ces substances rendent le corps dépendant et ne résolvent pas totalement le problème. Elles permettent par contre de replacer le toxicomane dans un circuit légal. Et éviter ainsi les problèmes liés à la recherche et la consommation de drogues et les problèmes judiciaires, financiers et médicaux. Il faut donc considérer la substitution comme une période transitoire avant l’arrêt complet de la consommation.