Le jeu Fortnite Battle Royal est un véritable phénomène avec plus de 250 millions de joueurs au compteur. Une réussite qui pose certaines questions, notamment celle du problème de l’addiction. C’est en tout cas ce que pense un cabinet québécois qui vient de lancer une demande d’action collective contre Epic Games dont le jeu « fortnite » serait addictif.
Fortnite, c’est quoi ?
C’est un jeu vidéo en ligne sur le modèle Battle Royale. Le concept est en effet un affrontement tous contre tous dont un seul joueur ressort vainqueur. Au début de la partie, 100 joueurs survolent une île en avion. Ils ont la possibilité de sauter en parachute sur la zone qu’ils souhaitent. Chaque zone a ses spécificités, il y a des villes, des forêts, un lac, des montagnes… Partout, le joueur trouvera des armes ainsi que différents objets qui l’aideront à affronter les autres. Il a donc la possibilité de réaliser différentes constructions afin de se cacher, de se protéger…
Un des éléments qui fait son succès est sans doute sa gratuité. En effet, jouer à Fortnite ne vous coutera rien. Il existe par contre de nombreuses options payantes allant de l’achat de tenues pour votre personnages (les fameux skins) à celui de différents articles pour être plus fort dans le jeu. Ainsi, tout en permettant de jouer gratuitement à son jeu, Epic Games a réussi à empocher des millions d’euros de recette avec ce jeu.
Que reproche-t-on à ce jeu ?
C’est le caractère addictif du jeu vidéo qui est mis en cause. Selon le cabinet québécois à l’initiative de l’action en justice, le jeu aurait été spécifiquement conçu pour créer l’addiction des joueurs. De plus, la compagnie Epic Games créatrice du jeu, cacherait les risques et les réels dangers inhérents au jeu.
Il faut dire que le jeu a été développé par des équipes de psychologues spécialisés. Ceci dans le but de donner un caractère addictif au jeu en poussant les joueurs à revenir encore et encore. Ce sont les mêmes tactiques qui sont utilisées par les machines à sous. Il s’agit de donner au joueur des récompenses variables afin de s’assurer de la dépendance de ses utilisateurs. Le cerveau est ainsi manipulé pour toujours désirer davantage.
Les jeux vidéos ne sont pas les seuls à utiliser des psychologues pour donner un caractère addictif à leur produit, les réseaux sociaux sont aussi très bons pour faire revenir régulièrement ses utilisateurs en les faisant secréter notamment de la dopamine, cette hormone du bonheur comme le montre cette série de courts documentaires créés par Arte.
Un comportement d’addict
Cette procédure a été lancée suite à la demande de parents de mineurs ayant développé des problèmes de dépendance au jeu. Le cabinet d’avocats argue que les mécanismes du jeu… Dont les récompenses notamment, mais aussi les défis et les objets virtuels que l’on peut acheter contre de l’argent bien réel… Sont conçus pour provoquer l’addiction des joueurs. Le but serait de leur faire passer le plus de temps possible devant leur écran à jouer. Mais aussi à dépenser sans compter.
Cette addiction engendrerait même des comportements que l’on retrouve chez les addicts aux drogues dures. Certains jeunes joueurs ne s’alimentent plus et ne sortent plus avec leurs amis. Ils ne se douchent plus non plus ! Il est d’ailleurs rappelé dans la procédure l’existence de centres de réhabilitation spécialement dédiés à Fortnite.
Si le régime légal particulier du Québec favorise ce type d’action en justice, il faudra néanmoins attendre au moins un an avant de savoir si l’autorisation d’intenter une action est validée ou non. Mais si elle aboutit, le cabinet d’avocat estime pouvoir demander plusieurs dizaines voire centaines de millions de dollars de dommages et intérêts.