Ondinisme : quand uriner devient un plaisir

Si le nom peut paraître romantique, la réalité est toute autre. L’ondinisme est une perversion sexuelle bien particulière puisqu’elle est liée à l’urine. Ou plus précisément au fait d’uriner.

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Si l’ondinisme ne présente aucun danger pour l’individu, contrairement à certaines pratiques BDSM ou certaines paraphilies, il n’en reste pas moins que cette pratique sexuelle déviante est une perversion. Elle se présente aussi sous plusieurs formes. OA vous en dit plus.

Quand l’ondinisme devient une érotisation urinaire

On trouve l’origine du mot dans la mythologie, comme de nombreux mots du genre. Si on vous dit Ondin, cela vous parle ? Oui, il s’agit bien du puissant dieu de la mer, vénéré dans le Nord. C’est lui qui décide de l’état des eaux bleues et noires, de sa houle et de ses sirènes qui les navigateurs croyaient apercevoir dans les vagues. C’est pourquoi on parle d’ondinisme, qui est une érotisation urinaire avec diverses pratiques qui déclenchent un vrai désir ou plaisir sexuel.

« Elle consiste en un détournement érotique d’une fonction à l’origine corporelle et naturelle, à savoir : uriner » développe le psychanalyste Gérard Bonnet. Comme quoi, faire pipi n’est pas anodin pour tout le monde. Cela devient une perversion lorsque cette fonction quotidienne de base devient plaisir sexuel.

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Et cela peut prendre plusieurs formes : boire de l’urine, voir l’autre uriner, faire sa miction sur l’autre, qu’on fasse pipi sur soi… Bref, il n’y a pas une seule et même pratique. « Toutes les pratiques tournent autour de la matérialisation de l’urine, lors de l’acte sexuel, ou comme vecteur d’un plaisir intense et unique » précise Gérard Bonnet.

 

Ondinisme : parle-t-on de névrose ou de perversion ?

« L’ondinisme est assez rare, cette perversion s’exerce plutôt de façon discrète » énonce le psychanalyste. « En effet, le vrai pervers préfère garder un certain secret autour de sa pratique ; elle est d’autant plus jouissive qu’elle reste mystérieuse« . Estimant qu’ils ne font rien de mal, les urolagnes le font en douce.

Pour certains, les détails sont importants, comme le fait que cela coule sur un endroit particulier du corps, ou que l’urine soit consommer de façon particulière. L’odeur aussi peut avoir son importance. Les pratiques sont donc très codifiées en fonction du déclencheur de chacun.

À l’instar du BDSM, le fait de faire pipi sur son partenaire est souvent un fantasme, plus qu’une réelle envie. Cela survient au milieu de l’acte mais la mise en pratique n’est pas toujours désirée. « Ce sont souvent des personnes qui ne sont pas à l’aise avec la sexualité et qui régressent, cherchant à éprouver des plaisirs de nature infantile, comme lors de l’émission d’urine  » décode Gérard Bonnet. Freud disait que la perversion était le versant positif de la névrose, qui se dissimule sur un mode refoulé.

 

Quelle est l’origine de l’ondinisme ?

« Cette perversion a son origine dans une forme d’érotisme urétral » affirme notre expert. Les enjeux érotiques autour de l’apprentissage de la propreté chez l’enfant sont méconnus. « C’est une étape, où pour faire plaisir à son parent l’enfant doit apprendre à contracter et relâcher les sphincters, pour donner ou retenir ses productions corporelles. Suscitant ainsi encouragements, joie ou déplaisir et tensions de leur part » développe Gérard Bonnet. Or toutes valorisations ou déceptions excessives autour de la propreté sont autant de jeux pervers, dont les parents ne sont pas toujours conscients, donnant ainsi à cette fonction une valeur érotique considérable.

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Serait-ce dû aux couches sales, à des punitions ou des humiliations liées à l’enfance concernant la fonction urinaire ? La question se pose. On peut noter que cela peut-être une prise de pouvoir pour un enfant, qui peut faire pipi s’il veut embêter son parent.

Cela peut aussi être lié à un contexte familial compliqué, avec des conflits, un déséquilibre et l’enfant va s’exprimer par cette fonction, voire y prendre du plaisir car il obtiendra une forme d’attention. Cela peut aussi désigner un mal-être chez ce dernier et cela devient une forme d’expression comme un signal d’alarme.

 

L’ondinisme peut-il être pris en charge ?

« L’ondinisme reste une pratique sexuelle, somme toute singulière, mais sans danger. Elle n’est pas toxique en soi, c’est à chacun de voir si elle est supportable » tempère le psychanalyste. La limite se pose bien sûr dans ce que l’autre accepte ou pas. Si le sujet n’est excité qu’avec un rapport lié à l’urine, il faut alors se faire prendre en charge et voir un sexologue. Gérard Bonnet est formel : « Notre sexualité s’exprime autour de nombreuses, petites ou grandes perversion, tout est possible dans la limite de l’intégrité du partenaire, avec son accord« .

 

Urophilie, ondinisme, urolagnie, peegasm, …

Autant de pratiques liées à l’urine, souvent taxées de déviantes et qualifiées de paraphilies en ce qu’elles peuvent différer des actes sexuels dits « normaux ». Mais qui se révèleraient plutôt courantes et pas si «anormales» que ça.

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L’urophilie, l’urolagnie ou l’ondinisme est une ttirance sexuelle pour l’urine et le fait d’uriner. Les individus urophiles apprécient d’uriner sur d’autres personnes ou bien de se faire uriner dessus. Dans certains cas, les urophiles boivent l’urine de leurs partenaires.

Le peegasm est pratique sexuelle en solo, très étrange et pour le moins dangereuse. Elle consiste à se retenir d’uriner afin de faire monter un orgasme au moment d’aller aux toilettes… En se privant d’aller faire pipi, la vessie fini par se remplir. Ce qui pourrait stimuler certaines zones des organes génitaux, comme le clitoris.

 

Bref vous avez le choix…

 

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