Chirurgie esthétique : les accros du « paraître beau »

Qui ne s’est pas posé une fois la question de ce qu’il aimait ou pas sur lui et ce qui pourrait éventuellement être modifié ?! On a tous réfléchi au moins une fois dans sa vie à une opération de chirurgie esthétique. Mais de là à passer réellement sur le billard, il y a encore une marge. Pas pour certains…

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Obsession Addict part aujourd’hui à la découverte des accros à la chirurgie esthétique, et Dieu sait qu’ils sont de plus en plus nombreux. Nos stars chéries en sont particulièrement adeptes, pour rester jeunes, belles et minces, afin de continuer à obtenir des contrats.  Certains, sans être forcément connues, suivent le même parcours jusqu’à l’extrême et parfois… la mort. Focus.

Chirurgie esthétique : un corps à la carte

On nous apprend petit à s’aimer tels que nous sommes. Pas toujours facile suivant comment on démarre dans la vie. L’environnement (familial, social, scolaire, … ) est primordial. Le fait d’être aujourd’hui cerné par des images montrant des corps « parfaits », il est parfois difficile de s’assumer. Et cela touche tout le monde, hommes et femmes, même si les femmes sont les plus grandes adeptes.

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Les transformations corporelles sont devenues banales, comparables à tout autre type de consommation courante. Malheureusement, plus les techniques se raffinent, plus les femmes sont encouragées à s’offrir un corps « à la carte », remodelé pièce par pièce. Au nom du progrès, on expérimente, on transforme. Cette quête de beauté s’accorde parfaitement bien avec le rôle traditionnellement accordé aux femmes.

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Malgré d’immenses progrès dans toutes les sphères de la société, particulièrement sur le marché du travail, les femmes ne se sont jamais senties aussi mal dans leur corps. N’est-ce pas paradoxal ? Et les hommes partagent de plus en plus ce sentiment.

 

Le culte de la beauté devient un facteur social

La chirurgie esthétique vend du rêve, celui de ressembler à nos stars préférées, le rêve d’être regardée, admirée et aimée. S’aimer soi, et être aimée des autres. Des études ont démontré que dès la naissance, les beaux bébés reçoivent plus de caresses que les moins beaux. Cette caractéristique personnelle devient plus tard un facteur d’intégration sociale et professionnelle, facilite les liens d’amitiés ou les relations amoureuses. On veut être sexy et désiré-e, on vend du rêve et du sexe.

Mais de quelle beauté parle-t-on vraiment ? La perception de la beauté (féminine) relève bien sûr de la culture. Or, avec la mondialisation, elle est aujourd’hui surtout reliée à la commercialisation et même à l’industrialisation d’un modèle unique: course à la jeunesse, perfection du corps avec la minceur mais avec une poitrine généreuse et de longues jambes fines, une belle dentition, …

La force de l’industrie est de nous faire croire qu’il n’existe qu’une seule façon d’être belle. Et que cette beauté-là, idéalisée, est accessible du moment que l’on peut se le permettre financièrement. On a tellement envie de ressembler à son idéal ou son idole que l’on est prêt à tout, même passer sous le bistouri d’un chirurgien.

 

La chirurgie esthétique efficace ? Un problème qui en cache un autre

Selon l’organisme ÉquiLibre, qui a initié le programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau, la chirurgie esthétique n’améliore pas l’image qu’on a de soi parce qu’elle n’agit pas sur la valorisation et l’acceptation de soi et de son corps, « véritables sources d’une image corporelle positive ». Et cela aurait même un effet contraire au final à celui recherché : recourir à la chirurgie esthétique ouvrirait plutôt la porte à une série infinie d’insatisfactions. Une injection de collagène aux lèvres révèle la nécessité d’un traitement antirides, une petite retouche à telle partie de son corps en entraîne une autre ailleurs, et ainsi de suite.

Le mécanisme est toujours le même, il s’agit de se cacher derrière son corps. Le patient impute à une partie de son corps la raison de son mal-être. La personne fabrique les symptômes d’une douleur qui vient d’ailleurs en s’appuyant sur les critères esthétiques du moment… lorsqu’on opère, la souffrance reste, puisqu’on n’a pas traité la cause.

— Maurice Mimoun : L’impossible limite. Carnets d’un chirurgien.

 

Les accros sujets à un problème de dysmorphie corporelle

Concernant la dysmorphophobie, ce défaut physique renvoie à une peur. La personne qui en souffre craint d’avoir un nez trop gros ou un visage difforme par exemple. Dans le cas de la dysmorphie corporelle, le patient n’a pas peur de ce défaut physique puisqu’il est persuadé qu’il existe et qu’il est une réalité. Ce qui définit la dysmorphie corporelle, c’est le caractère obsédant du défaut physique.

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Entre cette demande qui feint de ne concerner que l’apparence visible et l’illusion implicite d’une métamorphose de la vie d’âme, intriquée pour sa part au corps pulsionnel, surgit toute la dimension du désir. Cette forme corporelle, qui génère un vécu d’erreur, de ratage, de souffrance psychique, a valeur de symptôme, résultat d’interactions mystérieuses circulant aux vitesses des logiques inconscientes entre l’âme et le corps.

Cette souffrance, chevillée au corps, s’apparente à une blessure narcissique nous permettant d’évoquer le mythe grec de Narcisse qui traite de la difficulté d’être et d’exister pour un autre, que cet autre soit féminin ou masculin.

Certains sujets, demandeurs de correction corporelle, sont dans une quête désespérée d’une image interne. Dans une illusion colossale, ils s’imaginent pouvoir « créer » celle-ci, comme par autoengendrement, grâce à la transformation d’une forme corporelle qui pourrait enfin « prendre corps ».

Les sujets attendent un gain narcissique de cette chirurgie et caressent inconsciemment l’espoir de renforcer, de revitaliser leur moi peu consistant, voire, parfois, de permettre à celui-ci, tout simplement, de prendre forme. Il est fréquent de repérer, en filigrane de l’histoire des sujets, des assises narcissiques d’une grande fragilité.

 

Comment s’en sortir ?

Consulter ! Il n’y a pas de solutions miracle. Les personnes qui souffrent de dysmorphie corporelle sont excessivement focalisées sur la région de leur corps qu’elles ont en horreur. À tel point qu’elles en viennent à adopter des comportements « anormaux » pour surveiller et corriger ce défaut, comme la chirurgie esthétique. Et vouloir des transformations trop extrêmes, comme Vinny Ohh, transgenre Alien.

Mais cela ne règle pas le problème. C’est pourquoi lors d’un entretien, il est important d’évaluer l’état psychologique du candidat pour s’assurer que celui-ci ne souffre pas de dysmorphie corporelle.

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est recommandée pour traiter les troubles de dysmorphie corporelle. Comme pour la dépression, le psychiatre ou psychologue travaille sur les distorsions cognitives, c’est-à-dire les schémas de pensée faussés qui induisent chez le patient des comportements toxiques.

 

Le cas particulier de Justin Jedlica, Living Doll

Il existe une catégorie de gens dépendants à la chirurgie esthétique qui le font dans le but de ressembler à des… poupées vivantes ! C’est le cas de Justin, accro depuis des années, à tel point qu’il en a fait un métier. Il créer le design de prothèses pour ceux qui veulent avoir une silhouette parfaite sans efforts. Le résultat est bluffant !

Cependant, certains poussent leur obsession si loin qu’ils meurent parfois de complications ou sur la table d’opération, ou peuvent avoir des « ratés » à vie (cicatrices, muscles nécrosés, …).

On peut encore voir l’évolution ici après quelques années :

Né le 11 août 1980, obsédé par la poupée Ken depuis son enfance, il n’avait qu’un but : lui ressembler. Il a dépensé des centaines de milliers de dollars pour y arriver et a accédé à la renommée par ce biais. Il a commencé ses premières opérations à 18 ans et en aurait subi plus de 340 à ce jour.

 

Et vous, souhaiteriez-vous changer quelque chose à votre apparence ? Que pensez-vous du cas de Justin ? Est-ce aussi étrange que l’addiction de cette femme qui adore faire du Pony Play ?

 

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