D’où vient le bondage ? Petite histoire à travers les siècles

S’il vous est déjà arrivé d’attacher ou de vous faire attacher les mains lors de vos ébats sexuels, alors vous avez déjà pratiqué le bondage. Cette pratique longtemps considérée comme taboue, ne se limite pas à l’utilisation des fameuses menottes à fourrure. Elle est surtout bien plus ancienne qu’on ne le pense et est élevée au rang d’art dans certains pays comme le Japon.

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Si vous souhaitez donner un petit coup de fouet à votre libido et vous débrider sur certaines pratiques sexuelles, le bondage saura vous donner satisfaction. Pratique associée au BDSM, avec dominants et dominés, elle sait susciter l’envie et le désir chez chacun de ses pratiquants.

Le bondage, une pratique ancestrale…

À l’Antiquité, c’est le ligotage qui est la première pratique recensée dans l’histoire. On y retrouve des adeptes des pratiques de bondage comme par exemple Phérosas, le frère d’Hérode, qui aimait parait-il se faire attacher puis frapper par des esclaves.

Au Japon, les prémisses du bondage apparaissent dans une pratique au caractère non connoté sexuellement qui consistait à attacher ses ennemies avec une technique de cordes appelée Kinbaku. Ce n’est que plus tard que cette pratique s’invitera dans la chambre à coucher pour devenir un fantasme BDSM ritualisé qui prendra le nom de Shibari.

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… Qui traverse tous les âges.

La période du moyen-âge est loin d’être réputée pour son libéralisme. Elle est au contraire enlisée dans le puritanisme et les tabous entourant la sexualité. Il est alors difficile de suivre l’histoire du bondage avec précision, d’autant plus que ces pratiques sont liées à l’érotisme morbide et au sadisme raffiné donnant naissance à un fantasme originaire.

Dans son livre le Musée des supplices, Roland Villeneuve publie de nombreuses gravures anciennes où les artistes ont transcendé les supplices en œuvre d’art. Dans la majorité de ces supplices, les victimes sont immobilisées, attachées, crucifiées, étirées. Ainsi, l’Eglise va être amenée à interdire des pratiques expiatoires trop sévères parce qu’elles aboutissent fréquemment à la satisfaction sexuelle (comme l’autopunition pratiquée par les premiers moines chrétiens et rapidement devenue un moyen d’excitation sexuelle).

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Quand la douleur amène à l’orgasme.

On comprend alors que l’augmentation de la souffrance produit l’extase. On assiste alors à une nouvelle ère de jouets érotiques plus adaptés à la demande des pratiques de bondage. Comme des ceintures de chasteté, des cages à forme humaine, des menottes de forçat ou encore des camisoles de force. Les fabricants de sex-toys s’emparent de ce phénomène en copiant de façon caricaturale les outils utilisés pour contraindre ou supplicier. Ces objets ne servent plus désormais à l’asservissement social de l’individu mais bien à des jeux sexuels utilisés entre partenaires consentants.

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Art et bondage

Le bondage apparaît également dans l’art depuis très longtemps. Dès 1919 on recense les photographies de femmes punies de Seiu Eto qui serait le précurseur de la forme moderne du ligotage érotique japonais. On retrouve également de nombreuses œuvres d’art inspirées des textes de la mythologie ayant pour thématique la demoiselle en détresse (très souvent enchainée ou ligotée) depuis l’Antiquité à nos jours. On peut penser notamment aux personnages féminins de la mythologie antique comme Andromède ou Hésione. Elles sont enchainées et exposées aux monstres marins. Ce thème de la demoiselle entravée se retrouve dans de nombreux poèmes ou chansons de gestes médiévaux jusqu‘aux romans d’aventure. Cette pratique touche aussi la musique avec le Japonais Merzbow, connu pour ses performances de bondage sur scène.

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Andromède

Plus récemment, les pratiques de bondage ont fait leur entrée dans la culture populaire. On les retrouve fortement liées aux personnages de super héros, avec leurs habitudes de capturer, ligoter et bâillonner leurs ennemis. On retrouve également le côté dominatrice de personnages comme Wonder Woman. En 1954, un homme se lance d’ailleurs dans une croisade anti-comics. Car il leur reproche d’être obscènes. Et pense que cela risque d’influencer les adolescents vers une sexualité réprouvée par la morale.

 

Le bondage, une influence dès le plus jeune âge à travers nos jeux d’enfants ?

Les enfants ne sont pas épargnés par le bondage. Repensons aux jeux qu’ils pratiquent régulièrement dans la cours de récréation ou ailleurs. Jeux de policiers / voleurs, immobilisation dans le sable en creusant un trou, … On le retrouve également dans la littérature enfantine (la fameuse Bibliothèque Rose) à partir des années 60. Rappelez vous la série de livre Fantômette dont l’héroïne se retrouve très souvent kidnappée et ligotée. Ou encore le Club des 5 apparu dans les années 40 ! Il met en scène une bande de jeunes vivant des aventures avec des souterrains, baillons et autres ligotages.

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Le bondage se retrouve donc désormais partout (littérature, cinéma, art, photographie…). Il est devenu une pratique faisant partie de la norme. On le voit notamment depuis la parution des livres puis des films. Comme Cinquante Nuances de Grey qui ont participé à déculpabiliser sa pratique. Il n’en reste pas moins un art qui respecte une série de règles et de rituels hérités de son passif ancestral.

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C’est aussi de là que vient le tentacule érotique, un art porno japonais qui a permis de passer outre la censure du pays du soleil levant. Envie d’en savoir plus ?

 

 

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