« Le mieux est l’ennemi du bien » dira-t-on, et c’est parfois vrai, surtout pour les perfectionnistes. Vouloir que tout soit parfait, se fixer des objectifs irréalistes, contrôler son entourage… Les signes sont différents selon les individus mais ils sont là. Mais qu’est-ce que le perfectionnisme induit-il réellement ? Obsession Addict vous aide à mieux comprendre ce cadeau empoisonné…

Si vouloir la perfection peut être un atout, le perfectionnisme peut vite devenir un inconvénient lorsque cette dernière est poussée à l’extrême. Frédéric Langlois, professeur au Département de psychologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), nous explique que chaque cas est unique et que le perfectionnisme peut intervenir aussi bien dans la vie privée, que sociale et professionnelle : « Le perfectionnisme devient malsain lorsqu’une personne est incapable d’adapter les critères de performance qu’elle s’impose en fonction de son temps ou de certaines étapes de sa vie ».

8 points qui vous aideront à savoir si votre perfectionnisme est malsain

Pour ceux pour qui ce trait est poussé à l’extrême, cela est dur à vivre pour leur entourage mais pour eux également, car c’est source d’anxiété et ce sentiment ne cesse d’augmenter avec le stimulus qui le déclenche s’il est répété.

Le professeur québécois nous précise que :

« Le perfectionniste pathologique ressent une insatisfaction perpétuelle et une pression constante qu’il s’impose lui-même. Si en plus cette personne doit composer avec un haut niveau de stress, ça occupe toute son énergie. Elle devient plus vulnérable et les conséquences peuvent être très néfastes ».

 

Si vous ne savez pas précisément où vous situez, voici donc 8 caractéristiques qui vous indiquent que votre perfectionnisme devient toxique :

• Pour atteindre la perfection, vous vous imposez un stress supplémentaire ;
• Vous n’éprouvez aucun plaisir en raison de votre constante insatisfaction ;
• Vous devenez trop dur envers vous-même ;
• Dès que ce n’est pas parfait, vous concluez que tout est mal ;
• Vous prenez du retard à vouloir trop bien faire ;
• De peur d’échouer, vous évitez de faire les choses ou vous les remettez à plus tard ;
• Vous doutez toujours de vos performances ;
• Vous suscitez des réactions autour de vous, à cause du perfectionnisme.

Si vous vous reconnaissez dans ces points, il est peut-être temps de faire une petite remise en question. Alors quelles sont les solutions ?

Sortir du cercle vicieux

Comment un perfectionniste peut-il se sortir du cercle vicieux de la perfection à outrance ? Plus ses objectifs sont élevés, moins ils sont atteignables. Cette situation devient de plus en plus dévalorisante et la personne compensera en exigeant encore plus d’elle-même. Mais il est possible de regagner son estime de soi.

« L’objectif est de changer de petits comportements à la fois, affirme Frédéric Langlois. Très souvent, les perfectionnistes oublient le but de ce qu’ils entreprennent. L’idée est d’arriver à prendre plaisir à ce que l’on fait, assouplir ses propres règles pour les rendre plus réalistes et laisser de côté la réussite. »

 

«Il est également important que la personne sache s’entourer de gens tolérants vis-à-vis de ce trait de caractère. Des personnes qui sachent pardonner les erreurs, féliciter le travail accompli et amener le perfectionniste sur des tâches dans lesquelles il est bon. Le perfectionniste pathologique est avant tout un individu qui manque d’estime de soi et cela ne peut être amélioré que par le regard positif des autres sur lui-même et ses réalisations», rappelle le Dr Frédéric Fanget, psychiatre et auteur d’un ouvrage sur le sujet, Toujours mieux! (Ed. Odile Jacob).

 

Demander de l’aide

Il n’y a pas de honte à demander de l’aide à un professionnel pour vous aider. Il vous aidera à trouver le juste milieu et atteindre vos objectifs. Aussi, il vous aidera en un premier temps à prendre conscience que vous souffrez à cause de votre mauvaise habitude, et qu’il faut revoir vos objectifs à la baisse pour monter graduellement. Eh oui, regarder la montagne au lieu du petit chemin qui y mène peut parfois faire peur !

Dans un deuxième temps, il vous fera prendre conscience qu’il existe un éventail de possibilités entre « raté » et « parfait » et que les situations n’exigent pas toujours le même degré de perfection. Et comprendre également que tout le monde ne voit pas toujours le travail que cela a demandé. De l’accepter aussi. Vous ferez alors l’apprentissage de l’imperfection en constatant qu’il n’y a pas de conséquences graves (il y a même beaucoup d’avantages aux choses bien faites, sans être parfaites).

En tout cas, point positif, si les perfectionnistes risquent l’ergomanie, ils ne souffrent pas de procrastination ! Alors, commencez par vous détendre…