L’addiction aux rayons UV

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Une étude américaine révèle que l’exposition aux UV déclencherait les même mécanismes de dépendance que l’héroïne.

Une étude du Massachussetts General Hospital de Boston (MGH), parue dans la revue de biologie médicale Cell le 19 juin révèle que l’on pourrait développer une addiction comparable à celle de l’héroïne avec les rayons UV. Cette étude menée sur des souris a montré qu’elles présentées des symptômes typiquement liés à l’usage de drogue lorsque qu’elles étaient soumises à des séances régulières d’UV.

Elle a permis d’identifier un lien entre l’exposition de la peau aux UV et la synthèse de la bêta-endorphine. Cette molécule qui agit sur le système nerveux, génère des réactions habituellement observées chez les personnes prenant des opiacées. Ainsi, la présence de cette molécule expliquerait en partie l’attrait des rayons solaires.

 

Des souris au soleil

Durant 6 semaines, des souris ont été soumises à une dose d’UV correspondant à 20 à 30 minutes passées sous le soleil de Miami à midi. L’expérience se répétait 5 jours par semaine. Quelques jours à peine après le début de cette étude, les chercheurs ont observé une augmentation du taux de bêta-endorphine (de 30 à 50%). Aussi, ce taux baissait dès la fin de l’exposition.

Tous accros à un opiacé

La béta-endorphine est une substance psychotrope de la même famille que la morphine ou l’héroïne. Ce sont les réactions chimiques de production de la mélanine qui vont générer cette molécule. Or, la mélanine est le pigment qui est responsable du bronzage, d’où l’association à l’exposition aux UV. Les chercheurs ont observé les propriétés antidouleur connues de ce type de drogue sur les souris pendant l’étude. Ils ont en effet réalisé des tests de douleur et de chaleur auxquels les souris étaient bien moins réactives. En bloquant ensuite les effets de la molécule avec de la naloxone (un produit habituellement administré aux personnes victimes d’overdose d’héroïne) ils ont observé un état de manque : les souris se sont mises à trembler et à claquer des dents.

Après cette découverte, on pourrait se demander quel serait l’intérêt pour le corps de développer une addiction aux UV. Les chercheurs supposent qu’il s’agit d’un mécanisme favorisé dans l’évolution des mammifères pour assurer les besoins en vitamine D (qui ne se trouvent pas toujours en quantité suffisante dans l’alimentation). En effet cette vitamine est produite par la peau lors de l’exposition au soleil. Néanmoins, ce mécanisme contribue désormais à l’augmentation du nombre de cancers de la peau.

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«Machines à cancer»

D’autres études avaient déjà été menées sur les effets d’addiction liée aux UV. On avait ainsi remarqué que les personnes pratiquant des séances d’UV en cabine étaient capable de faire la différence entre celles qui produisent des UV et celles qui ne font que les simuler. Ils avaient ainsi remarqué que les rayons nocifs procuraient une sensation de bien-être.

Aussi, les dermatologues ont noté depuis longtemps l’existence d’une addiction aux UV, car ils voient bien que les adeptes du bronzage mentent sur leur exposition aux UV tout comme les usagers de drogues le font sur leur consommation. Mais ce phénomène d’addiction pose un véritable problème dans l’utilisation des cabines UV, déjà décriées pour être de véritables machines à cancer. Il est particulièrement inquiétant chez les jeunes. Mais les effets du soleil naturel sont le mêmes et il est plus difficile de prévenir des effets néfastes du bronzage naturel. Avec les beaux jours et les vacances qui arrivent, l’impatience à se prélasser sur les plages se fait ressentir.

Néanmoins il faut suivre quelques règles afin de s’assurer de bronzer sans risques. Utiliser de la crème solaire avec un indice de protection adapté à son type de peau. Porter un chapeau et un Tshirt le plus souvent possible. Cela permet une exposition raisonnable et évite les risques de cancer de la peau.

 

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