L’autoscopophilie ou l’amour fou pour son corps

L’autoscopophilie pourrait rappeler le mythe de Narcisse. Ce trouble sexuel peut prêter à rire pourtant il est bien réel. En effet, certains vouent un amour sans bornes à … leur propre corps. 

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L’autoscopophilie est un trouble sexuel régulièrement évoqué dans une émission culturelle diffusée le samedi soir sur TF1, et répondant au nom de « Confessions intimes ». Si le terme « auto » peut prêter à confusion et évoquer l’attirance sexuelle d’hommes ou de femmes pour leur voiture tunée, il s’agit en fait de l’excitation ressentie à la vue de son propre corps. Un trouble particulièrement répandu dans l’univers de la nuit (également appelé « monde de la night »), et chez les femmes dont le prénom se termine par « y » ou « a ».

 

Comment la définir ? 

La scopophilie est une pulsion décrite par Freud dans laquelle le sujet prend plaisir à regarder. Il considèrerait l’autre comme un objet lui appartenant et à qui il imposerait un contrôle par le biais de son regard. Ce contrôle provoquant alors chez lui un plaisir. Pour Freud, c’est une pulsion sexuelle mais qui n’est pas dépendante des zones érogènes. La scopophilie est également dénommée pulsion scopique ou scoptophilie. C’est cette pulsion qui se rencontre dans le voyeurisme.

L’autoscopophilie fait référence au plaisir sexuel dérivé de l’observation de soi en train de se déshabiller, d’être nu ou de se regarder pendant une activité sexuelle. Généralement, cela implique de regarder des vidéos de l’activité à un moment ultérieur. On pourrait faire un lien avec le candaulisme, qui lui, est le plaisir sexuel de regarder l’autre avoir des relations sexuelles avec d’autres partenaires. Un peu comme un effet miroir inversé. 

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Une tendance exacerbée par les réseaux sociaux et Internet

Le voyeurisme est là depuis la nuit des temps. Mais l’autosatisfaction de son corps et de ses différents attributs est un peu plus récent. Ou du moins il ressort que depuis peu. Il faut dire que les nouveaux moyens de communication ont largement participé à ce phénomène. Selfies, vidéos, présence en ligne… Un besoin de plus en plus croissant de reconnaissance attisé par Internet, notamment chez les adolescents. 

On pensera notamment aux réseaux basés sur l’image comme Instagram ou Tik Tok, qui proposent des filtres pour « améliorer » son image. Et avec ce besoin de plus en plus fort d’être le/la meilleur-e, on voit les limites repoussées. La pornographie s’est infiltrée partout et il devient à la mode de se filmer en train de pratiquer un acte sexuel. La fameuse sextape… 

Cette tendance se retrouve dans la montée fulgurante des sexcams avec les camgirls et les camboys. On s’assume et on adore se regarder en train de jouir. Encore mieux quand les autres nous regardent et si cela peut rapporter de l’argent… Nous n’avons pas encore de données croisées sur cette tendance récente mais il suffit de comparer le nombre d’abonnés de différentes sites pour en avoir une idée. Ou la naissance de certains comme OnlyFans ou Myms, où l’on peut s’exhiber et vendre son contenu. 

L’autoscopophilie est donc toute récente mais devrait prendre de l’ampleur dans les années avenir. Surtout que nous sommes de plus en plus autocentrés et que la masturbation a le vent en poupe. Serait-ce le début de la fin concernant les relations humaines ? Seul l’avenir nous le dira. 

 

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